Retour sur la 41e édition des sessions d’études

par: Pierre Dorval

La 41e édition des session d’étude qui s’est déroulée les 15 et 16 novembre 2018 peut être qualifiée d’un grand succès avec encore une fois plus de 190 participants et une douzaine de conférences de qualité tout aussi pertinentes les unes que les autres.

 

 

C’est donc devant un auditorium pratiquement comble que les organisateurs de cette session d’étude ont donné le coup d’envoi, et après les mots d’usage et de bienvenue c’est sans tarder que Pierre-Luc Deschênes a introduit le premier conférencier.

Nous vous présentons ici un bref résumé de chacune des conférences.

 

Maxime Laflamme (Agnico Eagle Mines Limited) a brisé la glace avec une conférence intitulée  » Agnico Eagle – Lapa: Nouvelles techniques de Forage & Dynamitage dans un contexte de fermeture ».  La mine Lapa a atteint sa production commerciale le 1 mai 2009. En 2015 on annonce officiellement sa fermeture pour août 2016 alors qu’on complète l’année avec une production de 73000 onces sur 53000 budgétées grâce au succès inespéré de nouvelles méthodes de minage. En 2017, elle produit 48000 onces et on n’a toujours pas de date de fermeture en 2018.  De 2009 à 2015, l’exploitation dans des conditions de terrains difficiles a été réalisée avec des méthodes de forage et sautage standard dite  »longitudinale retraitée » et de méthode alternative de  »side drill » qui comportait des avantages et des inconvénients. Afin de prolonger les opérations, de nouvelles techniques de forage et sautage ont été adaptées soit: le  »Side drill » modifié, le  »Upper », le  »Slashdown » et le Bench stope ». Toutes ces méthodes, bien décrites et illustrées dans la présentation ont permis d’optimiser l’opération de Lapa grâce à l’engagement de tous et le travail d’équipe.

 

Benjamin Turmel Labonté et Thomas Côté, également de Agnico Eagle Mines Limited ont suivi avec  » Design de forage/sautage d’un chantier de production dans une zone d’anciennes excavations. » Le Complexe Minier Goldex, situé à proximité de Val d’Or, est l’une des huit mines en opération d’Agnico Eagle Mines Limited. Depuis la découverte du gisement de Goldex en 1963, de nombreux travaux d’exploration, de développement et d’échantillonnage en vrac ont été effectués afin de mettre en valeur la « Main Zone ». La présence de ces vieilles excavations ainsi que les arrivées d’eau qu’elles provoquent sont aujourd’hui un défi car elles compliquent le minage standard de chantiers long trou remblayés en pâte. La production de ce secteur doit également se faire en contrôlant les vibrations des sautages dues à sa proximité avec la surface et le voisinage. Une séquence complexe de forage ascendant et descendant de plusieurs diamètres, de sautages avec charges étagées, le tout imbriqué de façon à permettre l’exploitation sécuritaire et efficace du secteur ont fait l’objet de la présentation. Toutes les étapes de design et d’exécution de forage et sautage ont été exposées en plans d’ingénierie et en photos d’opération.

(NDLR: La présentation Powerpoint n’était pas disponible sur la clé USB remise aux participants, vous pouvez la télécharger ici ou encore, dans la section  »Sessions d’études » du site web, en autant que vous ayez déjà créé votre compte)

 

Après la pause,  Jean-Sébastien Lambert (BBA Inc.) et Joseph Mukendi Kabuya, ont présenté les  »Mesures de mitigation utilisées pour contrôler le risque de mouvement préalablement détecté d’un mur de fosse à ciel ouvert.  » Cette présentation fait le point sur le contrôle d’un glissement lent dans un mur de fosse à ciel ouvert par, entre autre, le contrôle des vibrations lors des sautages à proximité du glissement afin de s’assurer que les sautages ne provoquent pas une accélération du glissement qui pourrait se traduire par une rupture rapide. (NDLR: La présentation n’étant toujours pas disponible au moment de la rédaction de l’article, un résumé plus détaillé est remis à plus tard).

 

D’un exemple de mine à ciel ouvert nous sommes passés à un cas dans une mine souterraine avec Daniel Roy (BBA inc.) qui a discuté de  » l’Optimisation d’un chantier souterrain à la mine Éléonore. »  Les principaux objectifs du mandat de BBA consistaient à optimiser les patrons de forage existants vs l’utilisation d’explosifs de façon à protéger les épontes supérieures et inférieures. Autrement dit, réduire la dilution. L’objectif ultime de la mine étant d’obtenir une dilution ne dépassant pas 10% pour chaque chantier. Afin de pouvoir bien analyser les résultats, le programme de surveillance dans le chantier incluait la mesure de déviation des trous, la mesure de la vitesse de détonation, l’utilisation de séismographes pour la mesure de vibrations à courtes et grandes distances des murs, et d’accéléromètres à très courtes distances des murs. Les principales conclusions tirées de ce projet sont que: l’augmentation du patron de forage a largement contribué au succès de ce projet en optimisant la distribution de l’énergie des charges d’émulsion en vrac. Ceci, combiné à des niveaux de confinement appropriés, ont permis de mieux contrôler le fardeau effectif de chaque charge, optimisant ainsi leurs performances en terme de fragmentation tout en minimisant le transfert de vibrations aux parois du chantier. Une dilution de moins de 10% est une caractéristique importante pour une mine d’or produisant un tonnage quotidien élevé de plus de 5 000 tonnes métriques. L’éponte supérieure du chantier est restée stable pendant tout le processus de déblayage, aucun «bloc hors-dimension» n’a été signalé et les opérateurs de chargeuse navette étaient plus que satisfaits de la taille du matériel. Des améliorations supplémentaires pourraient même être envisagées en introduisant les émulsions à densité variable pour les trous situés le long de l’éponte supérieure des veines plus étroites (<5,0 m).

 

Pour compléter cette première demi journée, Donald Gervais de Canadian Malartic a présenté  » l’Optimisation des technologies servant à mesurer les déplacements du matériel induits par les sautages miniers » Le but ultime de l’activité minière consiste à extraire une ressource du sol qui servira à l’activité humaine. Il existe plusieurs technologies aidant l’industrie minière à démontrer que les méthodes de minage employées lors de l’exploitation permettent d’atteindre des objectifs de productivité et de qualité. Une de ces technologies permet de mesurer le déplacement du matériel lors des sautages favorisant ainsi la diminution de la dilution du minerai et l’optimisation de la récupération minière. À la mine Canadian Malartic, la méthode préconisée pour optimiser le contrôle des teneurs et mesurer le déplacement du matériel lors des sautages utilise une technologie qui est une des plus répandues à travers le monde, soit des BBM (blast mouvement monitor), sorte de balle orange que l’on dispose dans le trou de forage et que l’on active avant le sautage pour permettre leur détection dans le matériau foisonné par le sautage. Toutefois, le contexte particulier de cette mine fait en sorte que cette même technologie est difficilement utilisable de façon optimale pour en retirer tous les bénéfices attendus. Une collaboration étroite avec le fournisseur de produit a mené à des améliorations technologiques permettant une plus grande sécurité des travailleurs, une diminution de la dilution, une meilleure récupération minière ainsi qu’une meilleure efficacité opérationnelle.

(NDLR: La présentation Powerpoint n’était pas disponible sur la clé USB remise aux participants, vous pouvez la télécharger en cliquant ici, ou encore, dans la section Sessions d’études du site web en autant que vous ayez déjà créé votre compte)

 

Après quelques questions, les participants ont été invités à se déplacer au Grand salon pour le dîner.

 

 

Après s’être bien rassasié, la reprise des activités a débuté avec la présentation de Nadya Michel (Gestion Monox) sur la  »Norme de prévention des intoxications par monoxyde de carbone sur site d’excavation à l’explosifs en milieu urbain ». L’exposé a décrit les observations sur les problématiques rencontrées sur le terrain par les entreprises en dynamitage, Gestion Monox et les Services de Sécurité Incendie (SSI) tels que: les différences dans l’interprétation de la norme entre les entrepreneurs, l’installation d’un seul détecteur au sous-sol dans des multi logements alors que des mesures du CO ont déjà été relevées au 2e et 3e étage d’un  triplex neuf, la difficulté à évaluer les quantités de bâtiments dans des zones densément peuplées versus l’échéancier serré, etc. Aussi, le développement du logiciel OPA MONOX, un outil de géolocalisation pour rassembler les informations relatives à la prévention au même endroit pour les divers intervenants vise à permettre de pallier à ces situations. Intégrant la géomatique existante de la municipalité, cet outil de travail 100% info nuagique vise à favoriser la sécurité lors de l’utilisation d’explosifs en milieu habité et à permettre éventuellement aux entreprises en dynamitage de se concentrer sur l’article prévention au devis.

 

Sonia Caron (Directrice du CFP Baie-James) et Isabelle Therrien (Directrice du CDFM de Wendake)  ont uni leurs efforts pour nous parler d’un sujet plutôt à la mode par les temps qui court et cela dans pratiquement toutes les sphères d’emplois,  » Faire face à la pénurie de main-d’oeuvre dans le domaine minier au Nord-du-Québec? Présentation d’un projet UNIQUE : une collaboration CDFM de Wendake et du CFP de la Baie-James!  »La conférence a porté sur comment répondre aux besoins en main-d’oeuvre spécialisée qui sont si grands que même les Centres de formation professionnelle ne suffisent pas à répondre aux besoins actuels du marché de l’emploi ? Elles ont présenté un projet innovant de formation de la main-d’oeuvre autochtone dans le domaine minier. Une première en éducation et dans la région de Québec ». Après la période de questions, il a été convenu qu’un suivi sur les résultats de la formation et des expériences des autochtones en milieu de travail ferait l’objet d’une future présentation.

(NDLR: La présentation Powerpoint n’était pas disponible sur la clé USB remise aux participants, vous pouvez cependant la télécharger en cliquant ici, ou encore, dans la section Sessions d’études du site web en autant que vous ayez déjà créé votre compte)

 

Après la pause santé, ce fut au tour de Thierry Bernard (Thierry Bernard Technologie) de nous présenter sa conférence intitulée:  »La mesure de fragmentation: un outil d’évaluation de la performance d’un tir de mines ».  Fidèle à son habitude, il a débuté sa conférence par une petite devinette avec une photo de ce qui pouvait ressembler à un caillou bloquant un trou de forage, alors qu’en réalité il s’agissait d’un calcul rénale. Comme la fragmentation est le résultat direct du sautage, elle nous renseigne donc sur l’efficacité du sautage en fonction des résultats recherchés. Il existe diverses techniques pour mesurer la fragmentation, tel que le criblage/tamisage et le traitement d’images, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients. Il faut aussi déterminer où mesurer la fragmentation; sur le tas, dans les camions, au concasseur? Encore là, il y a des avantages et des inconvénients. L’analyse d’images associée à l’utilisation de drones s’avère une méthodologie facile de mise en oeuvre, que ce soit: sur le tas à l’aide d’ortho photo qui permet de couvrir tout le tas et d’analyser les résultats par zone et de corréler le tout avec le patron de tir, le chargement des trous, la résistance de la roche, mais il demeure que l’analyse n’est basée que sur la surface exposée du tas. La mesure sur les camions permet toutefois de voir au coeur du tas, mais le temps de vol limité des drones favorise des études ponctuelles. Par contre l’analyse directement aux concasseurs ou sur la courroie avec des caméras fixes permet une analyse en continu sans danger permettant d’établir des statistiques sur tout le tas. En résumé, peu importe la méthode, mesurer la fragmentation est un outil d’évaluation de la performance d’un tir de mine.

 

C’est sur cette note qu’a pris fin cette première journée de conférences. Mais avant de libérer les participants, la SEEQ a procédé à la présentation, pour une douzième année consécutive, du boutefeu lauréat du trophée Mario Coderre et de la bourse Wilfrid Comeau, ainsi qu’à la présentation du tout premier prix de la relève et de la bourse SEEQ qui l’accompagne.

C’est ainsi qu’en 2018, le trophée Mario Coderre et la bourse Wilfrid Comeau d’un montant de 500$ ont été décernées à Monsieur Michel Vanier de la compagnie Dyfotech Inc. (Pour plus de détails).

 

Quant au prix de la relève, c’est à Monsieur Vincent Castonguay de la compagnie Dynapier Inc. qu’est revenu l’honneur d’être désigné comme le premier récipiendaire du trophée de la relève avec la bourse SEEQ de 300$ qui l’accompagne. (Pour plus de détails).

 

L’assemblée générale annuelle des membres de la SEEQ a suivi et tous les participants à la session d’étude ont été invités au cocktail annuel de la SEEQ à l’hôtel Plaza Québec.

 

Vendredi matin, c’est au tour de Ricardo Chavez (EPC Canada), de présenter  »Le numérique au service de la sécurité, de la réduction des nuisances et de la productivité des tirs ». Cette présentation met l’emphase sur l’utilisation des nouvelles technologies disponibles afin d’améliorer les résultats des sautages et optimiser le niveau de la productivité sur l’ensemble de la chaîne de production d’une carrière. Dans le but de contrer les problèmes liés au minage (ratés, surconsommation d’explosif, projections, mauvaise fragmentation, etc.) Les technologies disponibles permettent des mesures du front d’abattage et de déviations des trous qui rendent possible la conception de plan de forage et sautage à l’aide d’algorithmes pour l’implantation optimale des trous qui tiennent compte de la distribution de l’énergie en relation avec la géométrie. Des foreuses équipées de GPS pour le positionnement des trous et de systèmes de mesures en continu des paramètre de forage assurent une qualité de données permettant un chargement individualisé par trou grâce à une conception assistée par ordinateur. Finalement, l’utilisation de détonateurs électroniques améliore le contrôle des vibrations. En résumé, l’exemple présenté pour illustrer cette procédure révèle une réduction progressive des pics de vibration de 50 à 70% sur des zones sensibles, une augmentation de plus de 30% du débit du concasseur grâce à une meilleure fragmentation, et une réduction de 70% des heures de brise roche pour refracturer des blocs.

 

Jonathan D. Aubertin (Morton Salt, Weeks Island mine), a suivi avec sa conférence intitulée  »Applications du LiDAR aux pratiques de sautages en mines souterraines – Caractérisation et optimisation des processus de dynamitage pour des mines de sel gemme ». Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’utilisation d’explosif est monnaie courante pour l’exploitation des mines de sel. On commence par créer un volume de soulagement à l’aide de trois trous de grand diamètre rapprochés et à l’aide d’une haveuse (sorte de scie à chaîne horizontale de 4m de longueur, on découpe le plancher de l’excavation. Les explosifs utilisés sont similaires à ceux utilisés pour d’autres exploitation soit de l’ANFO, de l’émulsion, des boosters, des Nonels et des cordeaux détonnant. Dans le cas présent la technologie LiDAR sert à l’arpentage des tirs. à l’évaluation de l’écaillage mécanique et à caractériser les sautages. Elle permet également d’arpenter la pile de minerais et d’évaluer la limite des impacts des cratères générés par les trous de forage. Cette technologie a permis également d’analyser les résultats de test de cratère en fonction du fardeau et de l’angle de fracturation et ainsi améliorer les méthodes d’exploitation en optimisant les patrons de forage et sautage de manière à minimiser les travaux d’écaillage mécanique.

 

Après la pause santé, nous avons entamé le dernier segment de cette session d’étude avec la présentation de Marc-Alexandre Allard et Francis Trépanier (SNC-Lavalin) sur  »Les pièges du dynamitage moderne ». Cette présentation visait plus particulièrement à insister sur l’utilisation d’une méthode de travail rigoureuse afin de pouvoir permettre encore longtemps le dynamitage en milieu urbain. De la conception à la réalisation d’un projet, il importe de réaliser des visites du terrain pour prendre en compte la géologie locale et identifier les infrastructures à protéger. Savoir utiliser les outils de conception et autres technologies disponibles pour s’assurer de bien contrôler le forage et sautage est également un atout. Le suivi des vibrations exige également une bonne expertise dans le domaine afin de bien identifier l’équipement requis, de faire les bons choix d’emplacement des points de mesures et de fixer convenablement les capteurs. L’interprétation des résultats doit également tenir compte de la fréquence des vibrations. On doit également bien comprendre l’impact des conditions météorologiques sur les surpressions d’air et ainsi déterminer les périodes les plus propices pour effectuer les sautages afin d’éviter les plaintes.

 

Pour clore cette 41e session, messieurs Anthony Dion, Eric Lecours et Patrick Chandonia  (consortium EDT-GCV Civil s.e.p) ont présenté  »Projet Garage Côte Vertu – comparaison entre l’excavation du roc par moyen mécanique et par forage et dynamitage ». Ce projet comprenait 4 tunnels totalisant 1450 m d’excavation, un puits principal de 50m x 60m, et 3 structures auxiliaires soit un atelier de 21m x 26m, SA08 de 8m x 6m et SA09 de 16m x 5m. Les contraintes du projet étaient: une zone résidentielle achalandée, limitation du bruit après 23 heure sauf en tunnel, la gestion des eaux et des sols, le contrôle de la qualité de l’air, les limites de vibrations lors des dynamitages et le maintien de la circulation. La méthode mécanique a consisté à l’utilisation d’une haveuse dont les avantages étaient: pratiquement aucune vibration, limitation des surexcavations, peu d’écaillage à effectuer (belle finition dans le roc), aucune ouverture supplémentaire des joints dans le roc, variation des sections d’excavation possible, aucun permis provincial ou fédéral nécessaire, déblai du roc instantanément, alignement fait par les stations totales. Comme désavantages: production de poussières, excavation dans le roc de faible à moyenne dureté, portée limitée, disponibilité des pièces en cas de bris, forme d’excavation arrondie. Pour le forage et dynamitage les avantages sont qu’il n’y a aucune limitation de forme, adapté au différent type de roc, économique, rapide, et plus fiable au niveau des bris et plus facilement réparable. Les désavantages sont les surexcavations, l’excavation en 2 étapes, beaucoup de bruit et de vibrations, nécessite l’utilisation de matelas contre les projection et interdiction de travailler de nuit.

 

Et c’est sur cette note qu’a pris fin cette 41e édition des sessions d’étude sur les techniques de sautage. Évidemment cet article n’est qu’un résumé des présentations et pour plus de détails nous vous invitons à consulter les présentations powerpoint disponibles dans la section  »Sessions d’études » du site internet.

 

En guise de conclusion, après avoir remercié les conférenciers, les participants et tout ceux qui ont participé à l’organisation de cette 41e session d’étude, Pierre-Luc Deschênes a convié les gens à mettre à leur agenda les 14 et 15 novembre 2019 pour une 42e session d’étude sur les techniques de sautage.