Formation SEEQ 2025

Par: Pierre Dorval
Photos: Melissa Santos Martinez et Pierre Dorval

Suite au succès de la 1re formation de « Mises à jour des connaissances en forage et sautage » en novembre 2024, et en fonction des suggestions des participants sur des thèmes à aborder, une seconde demi journée de formation a été offerte le 29 octobre dernier en pré-ouverture de la 48e session d’étude sur les techniques de sautage qui a eu lieu les 30 et 31 octobre à l’Université Laval.

Environ 75 personnes ont assisté à cette seconde séance de formation d’une durée de 4 heures. Les sujets abordés cette année furent:

  1. Le suivi des vibrations – Francis Trépanier
  2. Procédure de chargement des trous de mine – Paul Kuznik
  3. Revue des calculs de chargement des explosif – Eric Simon
  4. Tolérance zéro – Silice cristalline – Fatim Diallo et Simon Pelletier
  5. Méthode d’exploitation souterraine – David Sibille

Francis Trépanier, président de la SEEQ, a ouvert la séance en souhaitant la bienvenue aux participants et en introduisant la programmation de cette seconde formation.

Par la suite il a abordé le sujet de sa présentation soit: « Le suivi des vibrations ». Dans un premier temps, il a été question du fonctionnement et de l’installation des séismographes, ( types de géophones,  taux d’échantillonnage, du guide d’installation publié par la ISEE, des méthodes d’enterrement et d’ancrage, du contrôle des surpressions d’air, etc.). En second lieu il a fait un survol de l’analyse des vibrations et surpressions d’air d’un sautage (vitesse sismique vs vitesse des particules; l’effet de la fréquence sur la vitesse, le déplacement et l’accélération des particules; l’analyse des vibrations d’un dynamitage en carrière; champ proche vs champ éloigné; la courbe d’atténuation des vibrations et des surpressions d’air). Des exemples d’enregistrement et d’interprétation ont par la suite été analysés avant de compléter sa présentation avec un chapitre sur les critères de dommages, la sensibilité des gens, et le suivi des plaintes.

Paul P. Kuznik a poursuivi avec « Procédure de chargement des trous de mines ».  Afin d’effectuer un chargement des trous adéquat, plusieurs étapes bien précises doivent être suivies afin d’obtenir une performance maximale des explosifs et d’éviter des résultats indésirables. C’est en fait une procédure en 38 étapes qui nous a été présentée à commencer par l’évaluation de la hauteur de banc et du fardeau minimum de la face libre; de l’inspection de la zone de dynamitage et de chaque trou avant le chargement afin de vérifier la profondeur et d’une éventuelle obstruction; de la détermination de la hauteur de collet et du matériel de bourre; de préparer les détonateurs et les amorces en fonction du plan de mise à feu; des étapes adéquates à suivre pour le chargement des trous (simple ou double amorçage, où positionner les amorces, l’importance de mesurer le niveau de l’explosif lors d’un chargement avec du vrac et comment éviter une coupure dans la colonne de chargement, vérifier et tester tous les détonateurs avant le bourrage, procéder au bourrage et bourrer tous les trous non chargés).

Avec sa présentation  » Revue des calculs de chargement d’explosifs » Eric Simon a révisé de façon humoristique tout en interagissant avec les participants la bonne façon de calculer le facteur de chargement selon que ce soit un sautage par banc ou une foncée initiale. À partir de cette démonstration, il présente la fameuse question d’examen de la CCQ sur le calcul du taux de chargement d’une foncée initiale qui serait, paraît-il, une source d’angoisse chez les aspirants boutefeux. Par la suite, il a poursuivi avec une étude de cas sur le chargement des trous de face à la carrière Sintra (aujourd’hui Colas) à Sherbrooke. Il a démontré l’importance d’avoir un bon profil de la face ainsi que  du profil du forage afin d’être en mesure de bien répartir l’énergie explosive. Comment calculer la charge linéaire d’un explosif, sa valeur énergétique et le fardeau minimal par type d’explosif selon la configuration du sautage et la présence d’eau ou pas, ont complété ses explications. Et il a conclu avec un petit quiz sur les causes possibles de déviation des trous de forage.

 

Avec leur présentation intitulée « Tolérance zéro – Silice cristalline : Danger de l’exposition aux poussières de silice cristalline », les représentants de la CNESST, Fatim Diallo et Simon Pelletier, ont expliqué ce qu’était la silice cristalline, le composé minéral le plus répandu dans la nature présent dans de nombreuses roches et matériaux utilisés en construction. Depuis avril 2024, le règlement sur la santé et la sécurité au travail prévoit une valeur d’exposition à la silice cristalline. Ses effets sur la santé sont la silicose, cancer pulmonaire, emphysème, l’asthme et diverses complications (bronchite chronique, tuberculose, maladie rénale). On nous a présenté les mesures de prévention et quel appareil respiratoire est adéquat pour la silice et également ceux qui ne conviennent pas tel que le couvre-visage et le masque médical. L’importance de réaliser un essai d’ajustement avant la première utilisation en milieu de travail, si on change ou l’appareil est modifié,  si le poids de l’utilisateur change de manière significative, et à tous les deux ans. La durée de vie des filtres a également fait l’objet de recommandations.

C’est David Sibille qui a eu la tâche de clôturer cette 2e séance de formation avec une présentation sur les « Méthodes d’exploitation souterraine ». Cette suggestion  était ressortie du sondage auprès des participants de la 1re séance de formation de l’an dernier. Dans un premier temps il a énuméré les facteurs influençant le choix d’une méthode d’exploitation minière, la géologie du dépôt minéralisé demeurant le facteur déterminant dans la sélection d’une méthode d’exploitation. Après explication des étapes du cycle de production (forage, chargement, sautage, ventilation, marinage et transport, soutènement), le choix des méthodes d’exploitation est dicté directement par la compétence du roc. Une roche de résistance modérée à élevée permettra une exploitation par chambre et pilier , une roche faible à modérée nécessitera du soutènement, entre autres, en remblayant les vides, alors qu’une roche de faible résistance à instable demandera une extraction par effondrement contrôlé par la méthode de foudroyage par sous niveaux ou par blocs.

C’est sur cette note qu’a pris fin cette seconde séance de formation. Il va de soit que l’intérêt pour cette activité a de nouveau été démontré cette année et en fonction des résultats du sondage transmis aux participants, la SEEQ verra la pertinence de reconduire cette activité l’an prochain.